Dans un monde professionnel qui va toujours plus vite, nous sommes de plus en plus appelés à “suivre notre instinct”, à “faire confiance à notre intuition”, ou à “réagir sur le moment”.
Alors on “le sent”, on “sait”, on tranche.
Mais savons-nous vraiment quelle voix intérieure nous guide ? Et surtout : sommes-nous capables de faire la différence entre un instinct protecteur, une intuition fine… et un biais cognitif qui déforme notre perception ?
Instinct, intuition, biais : trois dynamiques intérieures très différentes
L’instinct est une réaction rapide, souvent ancrée dans notre biologie et notre vécu. Il nous pousse à réagir dans l’instant, à fuir, à nous défendre ou à répéter des schémas connus. Il est précieux dans les situations de survie, mais peut être influencé par nos habitudes et nos expériences passées. C’est notre pilote automatique.
L’intuition, elle, se manifeste différemment. Elle émerge d’un lieu plus subtil : un savoir silencieux, une perception fine, non verbale, souvent immédiate mais calme. Elle ne s’appuie pas sur une logique consciente, mais elle n’est pas irrationnelle pour autant. C’est un allié puissant pour les décisions complexes ou les contextes ambigus.
Les biais cognitifs, en revanche, sont des raccourcis mentaux inconscients. Ils filtrent l’information selon ce que nous connaissons déjà, ce que nous croyons ou ce que nous attendons. Le biais de confirmation, par exemple, nous pousse à chercher des preuves qui confirment ce que nous pensons déjà — et à ignorer ce qui pourrait nous contredire. Ce sont donc les filtres automatiques de notre cerveau
Levrai leadership commence quand on choisit d’être sujet de sa décision
Nous sommes tous et toutes des leaders dès lors que nous décidons de prendre position, de ne pas subir, de tenir les rênes.
Décider depuis le bon endroit intérieur, c’est ça, le leadership aligné.
Dans une posture de leadership — quel que soit notre rôle — il est essentiel de prendre des décisions alignées, justes, et conscientes. Cela suppose de reconnaître quand c’est un automatisme qui parle (instinct ou biais), et quand c’est une information intérieure plus profonde (intuition).
Être capable de discerner ces trois voix permet de :
- développer une pensée plus claire et moins réactive,
- intégrer d’autres points de vue (et donc favoriser la diversité dans les décisions),
- rester centré même dans l’incertitude.
Trois clés concrètes pour mieux décider
- S’entourer de regards diversifiés : Demander l’avis de personnes avec d’autres expériences ou façons de penser permet de repérer ses angles morts.
- Observer ses réactions automatiques : Lorsqu’une décision semble “évidente”, prendre un temps pour explorer ce qui motive réellement cette impression.
- Créer de l’espace pour écouter l’intuition : Ralentir, respirer, sentir. L’intuition ne crie pas, elle chuchote. Il faut du silence pour l’entendre.
Prendre le temps de discerner ce qui, en nous, guide nos choix n’est pas un luxe. C’est une forme de maturité intérieure, au service d’un leadership plus lucide, plus libre, et plus respectueux de la complexité du monde.
Et vous ? Qui parle en vous quand vous “le sentez” ?