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Journal d’une coach vulnérable

Aujourd’hui, je me suis réveillée dans une grande tristesse. Peu d’élan vital, le corps douloureux – nuque et épaule gauche particulièrement sensibles, un mal de dos qui m’accompagnera toute la journée. Mon énergie est au plus bas. Je pleure doucement. Je suis lasse. Je me sens abandonnée par la vie.

Et pourtant, deux accompagnements sont prévus cet après-midi. En cet instant, cette perspective me pèse. Je me sens incroyablement fragile. Vulnérable.

Je partage rarement ces moments de vulnérabilité professionnelle. Comme beaucoup, j’ai tendance à ne montrer que les succès, les moments d’inspiration. Mais aujourd’hui, je choisis l’authenticité complète.

Le miroir inattendu

Étrangement, les deux séances de coaching qui m’attendent tourneront toutes deux autour de l’estime de soi. Nous explorons ensemble le rejet de son corps, la douleur d’être en décalage avec les autres, de se sentir différent. Ces personnes me parlent de leurs tendances à l’addiction comme échappatoire, fuite vers un imaginaire débordant pour panser leurs plaies intérieures.

Ces deux personnes sont artistes. Leurs récits se ressemblent étonnamment – vision poétique du monde, intensité des élans créatifs suivie de désarroi après la magie créative. Elles décrivent ces montagnes russes émotionnelles: les hauts euphoriques et les bas abyssaux. Elles expriment ce désir ardent de connexion profonde avec l’autre, une connexion qui ne trouve pas toujours écho dans leur entourage.

Leur curiosité intellectuelle est insatiable – livres dévorés, podcasts écoutés en boucle, sites internet explorés sans fin. Leur amour pour la musique est viscéral, vital.

Et pourtant, en creux de toute cette richesse intérieure, le manque d’estime pour qui elles sont véritablement. Paradoxe saisissant.

La révélation du Kintsugi

Je les écoute avec une gratitude sincère pour leur capacité à exprimer leurs univers intérieurs – par la musique, la danse, la poésie, les contes. Je ressens profondément cette vérité: le monde a besoin d’art, le monde a besoin de leur art.

C’est alors que notre conversation dérive vers le Kintsugi, cet art japonais qui répare les objets brisés en soulignant leurs fêlures avec de l’or. La métaphore s’impose d’elle-même, d’une justesse saisissante. Je trouve l’image d’un vase kintsugi sur internet et la partage avec ma cliente.

« Moi j’ai tellement d’amour à partager ! » me confie-t-elle. Ses mots résonnent comme de l’or en fusion. Je m’empare de cette image puissante et lui renvoie en miroir: or, valeur, estime.

« Tu es tous ces beaux morceaux d’expression de toi-même éparpillés et tu les rassembles en une œuvre unique! » lui dis-je avec conviction. « Ce que tu nommes un manque d’estime, c’est en creux ce qui, paradoxalement, te permet de révéler le meilleur des autres, dans la perfection du geste d’artiste. »

Le super-pouvoir caché

Une révélation s’impose à moi pendant ces échanges: ces êtres en manque d’estime développent un contenant certes brisé, mais simultanément un regard d’une rare qualité – empli d’amour et de tendresse sur les autres.

Leur relation à l’autre devient réparatrice, leur permet d’offrir le meilleur d’eux-mêmes. Comme si la fissure dans leur propre estime était précisément ce qui leur permettait de voir à travers les apparences, de connecter plus profondément avec l’humanité des autres.

L’estime de soi défaillante n’est pas qu’une faiblesse à corriger – elle est une fragilité, une vulnérabilité fertile dans laquelle prennent racine des ressources profondes d’expression sensible, unique et authentique. On ne « guérit » pas d’un manque d’estime comme d’une maladie. On apprend à en faire un réceptacle créatif.

Ma propre leçon

En rentrant chez moi ce soir-là, épuisée mais étrangement revitalisée, je réalise que ma propre vulnérabilité du jour a été le terreau fertile de ces échanges profonds. Ma fatigue, mes douleurs, ma tristesse – ces fêlures momentanées ont créé l’espace nécessaire à l’authenticité partagée.

N’est-ce pas là une leçon fondamentale pour mon parcours d’accompagnante? Ma propre pratique de l’IKIGAI m’enseigne que nos zones d’ombre peuvent devenir nos plus grandes forces si nous osons les regarder avec bienveillance.

Aujourd’hui, j’ai été témoin de cette transformation – chez mes clients comme en moi-même. Nos fêlures soulignées d’or brillent dans l’obscurité et éclairent le chemin des autres.

Cet article est né d’une journée difficile transformée en épiphanie professionnelle. Si vous aussi vous cherchez à transformer vos vulnérabilités en forces créatives, à découvrir votre IKIGAI et à vivre en alignement avec votre essence profonde, n’hésitez pas à me contacter pour un accompagnement personnel.

 

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